protéger les arbres têtards

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Ci-dessous un texte proposé à la presse régionale en février 2010 pour "faire parler" des têtards qu'on abat en hiver au lieu de les émonder à l'ancienne. Toute démarche pour le faire publier dans un journal normand est la bienvenue! (photos de têtards divers disponibles, ou encore des espèces concernées :tous les cavernicoles possibles)
Jean Collette

Travaux saisonniers en bocage : plaidoyer pour les têtards

Un peu forêt, un peu lisière, un peu fossé humide au pied, le talus boisé de notre bocage est un condensé de nature inventé par les paysans des siècles passés. La plus étonnante création de l’homme est ici l’arbre têtard, tronc étêté et émondé de multiples fois, développant avec le temps des cicatrices monstrueuses, mais aussi des cavités importantes. Certains de ces troncs séculaires maintenant creux et remplis d’humus abritent une faune rare et menacée. Ainsi, un kilo de ce terreau extrait d’un tronc creux de châtaignier peut contenir plus de 12 000 insectes, crustacés, araignées, mille-pattes, etc, dont certains ne vivent que là sur Terre. Ces cavités abritent le nid d’oiseaux rares ou localisés en Normandie, le pigeon colombin, la huppe, le torcol, le moineau friquet, mais aussi des chauves-souris menacées en Europe. Il faut savoir que notre banal pic vert, hôte assidu de ces vieux troncs, est considéré comme une espèce menacée à l’échelle du globe.
Il est encourageant d’assister à la plantation de jeunes haies, mais cette vision optimiste du bocage renaissant ne peut faire oublier que les têtards sont des monuments naturels que nul « maçon » ne peut reconstruire rapidement à l’identique contrairement aux monuments de pierre. Ici, le seul bâtisseur, c’est le temps. Émonder un têtard, c’est bien, il vivra encore longtemps en fournissant du bois ; scier un têtard à la base est un geste regrettable qui affaiblit un peu plus la richesse naturelle de notre région. Un petit geste pour la planète : la tronçonneuse peut aussi être intelligente…2010, année de la biodiversité ? Les adhérents du Groupe ornithologique normand aimeraient y croire…

(Début /Version pour bocages sans talus :
Un peu forêt, un peu lisière, la haie de notre bocage est un condensé de nature…)