Forum du Groupe Ornithologique Normand

Dans le sud Manche, comme partout, la reproduction des oiseaux bat son plein.

Les colonies d'hirondelles de rivage des estuaires de la Sée et de la Sélune sont en pleine effervescence avec beaucoup de piaillements dans les cavités, cette grande concentration d'oiseaux attire les prédateurs et, cette année pour la première fois, j'ai trouvé des nids prédatés par le haut
Au Val Saint-Père, sur la petite station d'épuration les petits tadornes ont bien grandit il en reste 6 sur 7.
Hier soir, chez moi à Saint-Martin des Champs je suis tombé nez à nez avec un jeune rougegorge familier qui venait de sortir du nid et j'étais probablement le premier humain qu'il croisait !

Le barrage de Vezins est quasiment détruit, il ne reste que les restes d'une conduite forcée, encore debout. Les hirondelles de fenêtre se sont installées à l'intérieur de celle-ci, avec au moins trois nids : les pigeons bisets aussi. Si mes souvenirs sont bons, l'hirondelle de fenêtre était déjà présente autour du barrage avec un ou deux couples sur l'usine située en contrebas et quelques-uns sur les maisons de la cité EDF.
La vallée, depuis la vidange définitive du lac, est devenue assez verdoyante même si pour l'instant ce sont principalement des plantes pionnières qui occupent le terrain (renouée, principalement). Le programme de renaturation de la vallée est en cours : il permettra entre autres un cheminement pédestre le long de la vallée.
Hier, l'hypolaïs chantait dans la végétation qui prend une petite hauteur à certains endroits. La bondrée apivore a survolé la Sélune revenue à son cours d'il y a un siècle.
Des affichages ici et là rappellent que la décision d'arasement des barrages a été vivement contestée dans le secteur. Bientôt, c'est le barrage de la Roche qui boit situé en aval qui sera détruit, permettant le rétablissement total du cours naturel de la Sélune. Des nichoirs à chauve-souris et à hirondelles de fenêtre seront installés en compensation de la disparition de ce dernier barrage.

A noter que tous les panneaux informatifs expliquant les opérations de traitement des sédiments et de renaturation installés sur le site ont été barbouillés de peinture blanche.

La petite commune de Pontaubault, située à 6 km au sud d'Avranches, au bord du fleuve côtier la Sélune abrite une belle population d'hirondelles de fenêtre que je suis depuis maintenant 3 ans.
Le 22 juillet j'ai procédé au dénombrement des nids de l'espèce dans ce petit bourg de 555 habitants, il s'agit des nids entiers dont la plupart semblent occupés.
Cette année la population a encore augmenté puisque j'ai trouvé 71 nids dont une grande partie dans le coeur du bourg contre 47 en 2019 et 25 en 2018.
62 nids sont construits aux coins des fenêtres, 60 au niveau du 1er étage et 2 en rez-de-chaussée (sur l'école effet du confinement ?) et 9 sous les toits.
Orientation des nids :
- ouest : 14
- est : 25
- sud : 14
- nord : 18
la plus grande partie se trouve coté rue et peu à l'arrière des maisons

Certaines maisons "amies" accueillent un bon nombre de nids avec 9, 8 et 7 nids respectivement et même les façades de commerce sont colonisées.
L'espèce est donc bien acceptée par la population locale même si 2 maisons sont équipées de dispositifs "anti hirondelles".
C'est le bon moment de procéder au comptage de cette espèce dans nos villes et villages et ainsi connaître localement l'évolution de ses populations.

Hier matin, à Virey, 3 courlis cendré en vol plein ouest à quelques centaines de mètres de la Sélune.

A Saint Hilaire du Harcouët, non loin de l'étang du Prieuré, une perruche à collier bien loquace. C'est ma première observation de cette espèce en Normandie. Dans un poirier, ça fait très exotique.

Christophe Girard

Le pouillot fitis est passé dans mon jardin le 01 08 2020 8 h bien repérable par son chant avec quelques congénères.

Le centre hospitalier d'Avranches abrite une petite colonie d'hirondelles de fenêtre sur les bâtiments anciens, certains nids sont anciens et occupés chaque année.
Particularité du site 9 nids artificiels ont été posés il y a 2 ans suite à la destruction des nids sur les bâtiments anciens rénovés.
Ces nids semblent occupés pour la plupart au vu des fientes déposées sous les trous d'envol, un nid naturel a été construit contre un de ces derniers.
Cette initiative est remarquable et unique, à ma connaissance, dans le sud Manche.
La colonie compte cette année 19 nids "naturels" et 9 artificiels contre 24 en 2019 soit une petite augmentation.
Cette année 1 nid a été construit à l'encoignure d'une porte qui semble bien peu utilisée.
Répartition des nids : 4 au rez de chaussée 23 au 1er ou 2é étage et 1 sous avancée de toit.



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Dimanche 13 septembre, après 6 mois d'interruption, nous nous sommes retrouvés pour une sortie mensuelle en avranchin à la Roche Torin sur la commune de Courtils.
A cette saison les passereaux sont très discrets et ne chantent pratiquement plus aussi nous proposons une sortie sur le littoral ici l'estuaire de la Sée et Sélune.
Nous étions 13 participants pour cette reprise.
Au total 34 espèces ont été vues ou entendues parmi lesquelles la grande aigrette, le balbuzard pêcheur qui est passé non loin de nous avec un poisson dans les serres le martin-pêcheur, le tarier des près et le traquet motteux,
Une migration active de bergeronnette flavéole a été détectée au cours de la matinée.
voici quelques photos réalisées au cours de cette sortie par 2 participants.

Durant le printemps et l'été l'hirondelle de fenêtre égaie nos villes et villages avec ses doux gazouillis, dans le sud Manche les populations ne sont pas très importantes, ainsi en 2018, seulement 54 communes sur 123 étaient colonisées par l'espèce soit 45% seulement.
Depuis chaque année je suis les populations de 20 communes de l'avranchin.
Espèce anthropophile l'hirondelle de fenêtre fait son nid sur les habitations humaines ce qui n'est pas du goût de tout le monde, mais heureusement beaucoup de nos compatriotes tolèrent leur présence même si cela occasionne quelques désagréments.
Cette année j'ai photographié les bons exemples de cohabitation et les systèmes "anti hirondelles" montrant les trésors d'ingéniosités déployés par certains avec plus ou moins de succès.

2 exemples de cohabitation réussies :
- à Juilley les boulangers n'ouvrent pas leurs persiennes pendant la saison de reproduction
- à Bacilly idem au café/épicerie du village

D'autres installent des systèmes pour réduire les salissures :
- film plastique à Bacilly
- planche de bois à Précey

Dernière catégorie les "anti-hirondelles" qui déploient des trésors d'imagination
- à Avranches : une boule de plastique ou d'aluminium sur un ancien nid
- à Pontaubault des plastiques volants
- à Tanis des rubans adhésifs aux coins des fenêtres et à la mairie des pitons.

A Précey sur une maison du bourg, un système sophistiqué de barre métallique et de bouteilles plastiques n'a pas découragé l'espèce de s'installer, heureusement les occupants de la maison n'ont pas détruits les nids.

Au final ce sont seulement 6 maisons qui sont ainsi équipées sur les 20 communes suivies ce qui n'a pas d'impact sur les populations de l'espèce

Alors que les colonies sont maintenant désertées, l'heure est au bilan pour les 20 communes de l'avranchin suivies depuis maintenant 3 ans.
Globalement la population est stable par rapport à l'année dernière et bien supérieure à 2018.

Cette année 5 communes ont vues leur population augmenter fortement : Beauvoir, Ducey, Pontaubault, Précey et Saint Senier sous Avranches, pour cette dernière commune l'augmentation est due à la découverte d'une colonie en pleine campagne loin des axes de circulation et qui m'avait échappée lors des comptages précédents.

A l'inverse 3 communes se sont dépeuplées : Le Mont Saint Michel, Servon et Tanis.

Les chiffres indiqués représentent le nombre de nids entiers.

Bonsoir Luc, Quel beau boulot tes recherches sur les hirondelles du sud Manche. Dossier très agréable à suivre et qui m'a permis de retrouver mon identifiant pour suivre tes observations et tes déplacements .(le tout à vélo)
Brigitte Mottin