D'un autre temps...
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Re: D'un autre temps...
Doc 30 : le sénat et les lobbies, pas d'un autre temps pour les abeilles et les bourdons
Peut-être que les néonicotinoïdes ont déjà attaqué les neurones de nos sénateurs, ce qui expliquerait qu'ils soient en voie de disparition à plus ou moins long terme?
Peut-être que les néonicotinoïdes ont déjà attaqué les neurones de nos sénateurs, ce qui expliquerait qu'ils soient en voie de disparition à plus ou moins long terme?
Re: D'un autre temps...
Doc 31
Ironie cynégétique
Retrouvé par hasard dans un carnet d'observation, cet article illustre l'humour dont ont pu faire preuve certaines fédérations de chasseurs, il y a 20 ans.
C'était sans doute un moyen détourné de faire preuve de générosité. Un beau prix en tous les cas : 15 000F, ce n'était pas rien à l'époque.
Ironie cynégétique
Retrouvé par hasard dans un carnet d'observation, cet article illustre l'humour dont ont pu faire preuve certaines fédérations de chasseurs, il y a 20 ans.
C'était sans doute un moyen détourné de faire preuve de générosité. Un beau prix en tous les cas : 15 000F, ce n'était pas rien à l'époque.
Re: D'un autre temps...
Doc 32 : Le"petit parc" a eu raison de l'"arbre immense"
On aimerait bien que ce titre soit d'un autre temps... Le beau cèdre de la ferme du Bois Jugan, parc propriété de la ville de Saint-Lô, a cédé la place au projet de parc de loisir privé qui a dû quitter les champs de maïs où il installait son labyrinthe chaque année...
Le roitelet huppé qui atteignait une constance de 33% dans les relevés de notre collègue Philippe Gachet va pleurer "son" arbre... et il ne vas être le seul. Mais comment expliquer à tous les joyeux (?) enfants du futur parc qu'ils jouent sur un cimetière de vie sauvage? Ainsi va la vie et l'oubli des générations successives. C'est aussi notre tour d'oublier les outardes, les cincles, les aigles bottés, les corneilles mantelées du "passé" et bientôt le râle des genêts et toute cette sorte de choses.
On aimerait bien que ce titre soit d'un autre temps... Le beau cèdre de la ferme du Bois Jugan, parc propriété de la ville de Saint-Lô, a cédé la place au projet de parc de loisir privé qui a dû quitter les champs de maïs où il installait son labyrinthe chaque année...
Le roitelet huppé qui atteignait une constance de 33% dans les relevés de notre collègue Philippe Gachet va pleurer "son" arbre... et il ne vas être le seul. Mais comment expliquer à tous les joyeux (?) enfants du futur parc qu'ils jouent sur un cimetière de vie sauvage? Ainsi va la vie et l'oubli des générations successives. C'est aussi notre tour d'oublier les outardes, les cincles, les aigles bottés, les corneilles mantelées du "passé" et bientôt le râle des genêts et toute cette sorte de choses.
Re: D'un autre temps...
Le"petit parc" a eu raison de l'"arbre immense"
Ce cèdre du Liban est en cours d'élagage et non d'abattage comme cela est indiqué sur la légende de la photo. Cela ne diminue en rien la portée des propos de Jean. En tous les cas, ce cèdre ne va plus avoir figure de cèdre après cette coupe.(cf photo prise le 21 février après l'élagage)
Le "Trésor Normand", ce petit parc de loisirs, va fonctionner pendant 6 mois : son activité commence en pleine période de reproduction et dure jusqu'en novembre. Nous allons pouvoir constater l'impact de cette installation qui se situe en plein sur un parcours Tendances mais nul doute que la buse variable qui niche ici depuis plusieurs années ne va guère apprécier le dérangement.
Ce cèdre du Liban est en cours d'élagage et non d'abattage comme cela est indiqué sur la légende de la photo. Cela ne diminue en rien la portée des propos de Jean. En tous les cas, ce cèdre ne va plus avoir figure de cèdre après cette coupe.(cf photo prise le 21 février après l'élagage)
Le "Trésor Normand", ce petit parc de loisirs, va fonctionner pendant 6 mois : son activité commence en pleine période de reproduction et dure jusqu'en novembre. Nous allons pouvoir constater l'impact de cette installation qui se situe en plein sur un parcours Tendances mais nul doute que la buse variable qui niche ici depuis plusieurs années ne va guère apprécier le dérangement.
- DEBOUT Claire
- Messages : 223
- Enregistré le : 09 févr. 2006, 09:50
- Contact :
Re: D'un autre temps...
je réponds à ces commentaires dans la rubrique du forum Tendances, allez y voir tous pour quelques précisions sur notre belle et longue enquête
Claire
Claire
Claire DEBOUT
Re: D'un autre temps...
Doc 34 à 36 : un bocage d'un autre temps...
A la lecture des documents de ce fil, on passe facilement de l'humour à la tristesse. La première option est plus facile à pratiquer quand il s'agit de l'actualité ancienne. La seconde devrait-elle nous porter à plus de réactivité? Les associations naturalistes telles que le GONm ont souvent par obligation (manque de bras!) un créneau d'influence spécialisé. Nous pouvons être fiers de notre implication dans le combat pour les zones humides, la protection du gravelot à collier interrompu sur la laisse de mer, le respect des colonies d'oiseaux de mer en période de reproduction ou encore notre participation à la mise en place d'une réglementation plus raisonnable de l'exercice de la chasse au gibier d'eau.
Par contre, il reste une forteresse : l'agriculture évolue vers un modèle de paysage simplifié où l'avifaune en particulier ne trouve que peu de place. L'image de la profession devient négative dans le public, surtout celui qui vit "au contact" à la campagne. Les trois documents joints ici sont récents et illustrent le bouleversement du bocage qui se poursuit au quotidien après le raz de marée des remembrements de la fin du 20e siècle. J'aurais pu équilibrer la charge en ajoutant un document montrant les efforts de reboisement. Nous verrons à chanter leurs louanges quand ces nouveaux arbres seront centenaires, s'ils vivent jusque là...
A la lecture des documents de ce fil, on passe facilement de l'humour à la tristesse. La première option est plus facile à pratiquer quand il s'agit de l'actualité ancienne. La seconde devrait-elle nous porter à plus de réactivité? Les associations naturalistes telles que le GONm ont souvent par obligation (manque de bras!) un créneau d'influence spécialisé. Nous pouvons être fiers de notre implication dans le combat pour les zones humides, la protection du gravelot à collier interrompu sur la laisse de mer, le respect des colonies d'oiseaux de mer en période de reproduction ou encore notre participation à la mise en place d'une réglementation plus raisonnable de l'exercice de la chasse au gibier d'eau.
Par contre, il reste une forteresse : l'agriculture évolue vers un modèle de paysage simplifié où l'avifaune en particulier ne trouve que peu de place. L'image de la profession devient négative dans le public, surtout celui qui vit "au contact" à la campagne. Les trois documents joints ici sont récents et illustrent le bouleversement du bocage qui se poursuit au quotidien après le raz de marée des remembrements de la fin du 20e siècle. J'aurais pu équilibrer la charge en ajoutant un document montrant les efforts de reboisement. Nous verrons à chanter leurs louanges quand ces nouveaux arbres seront centenaires, s'ils vivent jusque là...
- Fichiers joints
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- Exemple extrême de réaction à un cas extrême de destruction; en réalité, l'addition de tous les arasements individuels rampants doit aboutir à une perte de boisement qui mériterait une publication alarmante. Mais semble t-il, aucune somme des pertes n'est tenue par aucune administration. De plus, paradoxalement, la bonne idée du "bois-énergie" prise en main par l'industrie va accélérer la destruction des vieux arbres têtards, et des arbres âgés fournisseurs de gros volumes rentables...
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- Si le bocage est le résultat du travail des hommes (et doit donc évoluer en fonction des pratiques agricoles), c'est aussi le cadre de vie des autres habitants. Là est le problème, ces derniers ne vivant pas les contraintes des premiers. S'il y a une solution, elle passe par l'innovation: le bocage hérité du 19e siècle n'est plus adapté? Alors il faut réinventer un nouveau paysage qui ne soit pas simplement le résultat du gommage de maillage.
Re: D'un autre temps...
37 : "espaces verts", la grande ambigüité du vocabulaire moderne!!
Dans cet article, les habitants du quartier se plaignent du manque d'entretien des parcelles non vendues avec des arguments qui portent à la réflexion sur le niveau d'évolution des "citadins" en ce début de 21e siècles quant à leur faculté à vivre au contact "de la nature"...
Extrait: "Les hautes herbes qui jouxtent les maisons ramènent une faune diverse : vipères, rats, souris, frelons, tiques... Du coup on hésite à laisser les enfants dehors."
Le "zéro phyto" sera révolutionnaire dans ces quartiers, risque d'émeutes en vue.
En contrepoint, deux photos de détails illustrant la ville de Lausanne : un trottoir et le pied d'un panneau de signalisation en ville.
Question de culture? Certainement, d'éducation à coup sûr. Quand les programmes de visites des vacances proposeront autant de sorties de découverte dans les friches urbaines que dans les églises du lieu, nous aurons fait un grand pas. Là, il s'agit vraiment "d'un autre temps" comme le dit le titre de ce fil!
Dans cet article, les habitants du quartier se plaignent du manque d'entretien des parcelles non vendues avec des arguments qui portent à la réflexion sur le niveau d'évolution des "citadins" en ce début de 21e siècles quant à leur faculté à vivre au contact "de la nature"...
Extrait: "Les hautes herbes qui jouxtent les maisons ramènent une faune diverse : vipères, rats, souris, frelons, tiques... Du coup on hésite à laisser les enfants dehors."
Le "zéro phyto" sera révolutionnaire dans ces quartiers, risque d'émeutes en vue.
En contrepoint, deux photos de détails illustrant la ville de Lausanne : un trottoir et le pied d'un panneau de signalisation en ville.
Question de culture? Certainement, d'éducation à coup sûr. Quand les programmes de visites des vacances proposeront autant de sorties de découverte dans les friches urbaines que dans les églises du lieu, nous aurons fait un grand pas. Là, il s'agit vraiment "d'un autre temps" comme le dit le titre de ce fil!
Re: D'un autre temps...
38 - Années 1970, le début des hostilités bocagères...
En 2015, la presse rapporte de nombreux cas de destruction massive de haies dénoncés en particulier par les riverains non agriculteurs. Le regroupement continu des exploitations, le matériel agricole de plus en plus imposant, le recul de la prairie devant les cultures, les nouvelles règles de la PAC en matière d'attribution de subventions, tout le contexte se prête à la poursuite de la mutation du paysage bocager. Dans les années 1970, quand le remembrement a commencé à sévir, les opposants étaient déjà là, aussi impuissants qu'actuellement, générant parfois des manifestations étonnantes.
La FFSPN de l'époque ("Fédération française des sociétés de protection de la nature" comme s'appelait alors FNE) s'est bien battue, en vain. Affiches et autocollants édités ne purent rien (A cette époque, les coffres et lunettes arrière des autos affichaient clairement les idées du conducteur! Equivalent actuel, le refus des OGM et de l'aéroport de NDL...) Quant au PQPN ("personne qualifiée pour la protection de la nature", intégré obligatoirement dans la commission de remembrement communale), il ne joua le plus souvent que le rôle de figurant, vu la technicité des enjeux d'échange de parcelles que seuls le géomètre et quelques agriculteurs de la commune maîtrisaient.
En 2015, la presse rapporte de nombreux cas de destruction massive de haies dénoncés en particulier par les riverains non agriculteurs. Le regroupement continu des exploitations, le matériel agricole de plus en plus imposant, le recul de la prairie devant les cultures, les nouvelles règles de la PAC en matière d'attribution de subventions, tout le contexte se prête à la poursuite de la mutation du paysage bocager. Dans les années 1970, quand le remembrement a commencé à sévir, les opposants étaient déjà là, aussi impuissants qu'actuellement, générant parfois des manifestations étonnantes.
La FFSPN de l'époque ("Fédération française des sociétés de protection de la nature" comme s'appelait alors FNE) s'est bien battue, en vain. Affiches et autocollants édités ne purent rien (A cette époque, les coffres et lunettes arrière des autos affichaient clairement les idées du conducteur! Equivalent actuel, le refus des OGM et de l'aéroport de NDL...) Quant au PQPN ("personne qualifiée pour la protection de la nature", intégré obligatoirement dans la commission de remembrement communale), il ne joua le plus souvent que le rôle de figurant, vu la technicité des enjeux d'échange de parcelles que seuls le géomètre et quelques agriculteurs de la commune maîtrisaient.
- Fichiers joints
Re: D'un autre temps...
doc 39 : Quand le crapaud et la taupe avaient "bonne presse"...
Le Nouvelliste est un journal (républicain) de l'arrondissement d'Avranches (1875-1944). Entre deux pages de chroniques politiques et de publicité, notes et faits divers rapportent tout et n'importe quoi, histoires de fantômes et crimes crapuleux... Quelquefois, une note s'intéresse à la nature. Les sujets rappellent que l'éducation en cette fin de 19e est une préoccupation permanente. Aussi bien le nourrissage hivernal que la pose de nichoirs donnent matière à réflexion. Nous venons de là avec nos préoccupations de 2015...
Le Nouvelliste est un journal (républicain) de l'arrondissement d'Avranches (1875-1944). Entre deux pages de chroniques politiques et de publicité, notes et faits divers rapportent tout et n'importe quoi, histoires de fantômes et crimes crapuleux... Quelquefois, une note s'intéresse à la nature. Les sujets rappellent que l'éducation en cette fin de 19e est une préoccupation permanente. Aussi bien le nourrissage hivernal que la pose de nichoirs donnent matière à réflexion. Nous venons de là avec nos préoccupations de 2015...
- Fichiers joints
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- En 1875, le sarrasin n'a pas encore été remplacé par le tournesol. Mais le nourrissage hivernal qui nous paraît maintenant si banal est une invention récente, localement en tout cas. Dommage que le Grand comptage des oiseaux du jardin ne soit pas encore en place, nous en saurions beaucoup plus sur l'avifaune normande de cette fin du 19e...
(Le Nouvelliste, n°3, dimanche 16 janvier 1876)
Re: D'un autre temps...
40 - Malheureusement pas encore d'un autre temps...
On ne devrait pas négliger les démarches administratives de l'été... Déjà en juillet-août 2014, les manoeuvres de l'industrie cidricole destinées à supprimer la présence obligatoire de fruits issus des vergers haute tige ont failli passer inaperçues... Les petits encarts locaux, obligatoires, sont autant de grignotages du patrimoine aussi bien historique que naturel. Le bocage fait partie des monuments sacrifiés en catimini; un peu comme si on décidait d'abattre une chapelle en été parce que les citoyens sont en vacances... Ben oui, elle ne servait plus! Et les sans logis? Un toit c'est un toit. Un chemin qui ne "sert plus", c'est aussi un abri pour les sans logis (à quatre pattes, à deux ailes, à écailles, etc) Un exemple local dans le bocage du Sud-Manche, à Barenton/50, prétexte à ressortir quelques documents vieux de 40 ans.
Sur les 20 ha du quadrat étudié avant et après remembrement, le maillage de talus boisés perd 4,2 km, soit 66 % de la longueur initiale. La population de passereaux perd 61 % de ses couples nicheurs. Le merle choisi ici comme exemple, passe de 17 couples à 8 soit une régression de 53 %. On constate sur les deux cartes le rôle majeur joué par les chemins, doubles haies parfois assez denses pour mimer des taillis allongés, "bandes boisées" dont on souhaiterait que le bocage squelettique actuel conserve au moins l'armature de couloirs de circulation des espèces sauvages.
On ne devrait pas négliger les démarches administratives de l'été... Déjà en juillet-août 2014, les manoeuvres de l'industrie cidricole destinées à supprimer la présence obligatoire de fruits issus des vergers haute tige ont failli passer inaperçues... Les petits encarts locaux, obligatoires, sont autant de grignotages du patrimoine aussi bien historique que naturel. Le bocage fait partie des monuments sacrifiés en catimini; un peu comme si on décidait d'abattre une chapelle en été parce que les citoyens sont en vacances... Ben oui, elle ne servait plus! Et les sans logis? Un toit c'est un toit. Un chemin qui ne "sert plus", c'est aussi un abri pour les sans logis (à quatre pattes, à deux ailes, à écailles, etc) Un exemple local dans le bocage du Sud-Manche, à Barenton/50, prétexte à ressortir quelques documents vieux de 40 ans.
Sur les 20 ha du quadrat étudié avant et après remembrement, le maillage de talus boisés perd 4,2 km, soit 66 % de la longueur initiale. La population de passereaux perd 61 % de ses couples nicheurs. Le merle choisi ici comme exemple, passe de 17 couples à 8 soit une régression de 53 %. On constate sur les deux cartes le rôle majeur joué par les chemins, doubles haies parfois assez denses pour mimer des taillis allongés, "bandes boisées" dont on souhaiterait que le bocage squelettique actuel conserve au moins l'armature de couloirs de circulation des espèces sauvages.
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