Forum du Groupe Ornithologique Normand

Un retour presse de l'inauguration de la semaine passée avec la première page de Paris-Normandie consacrée à ce nouveau refuge GONm à Dieppe !
Merci à Damien Le Guillou qui m'a envoyé le lien.
http://www.paris-normandie.fr/article/d ... x-a-dieppe

72- Pour protéger les petits de la concurrence des gros gourmands à la mangeoire...
Refuge 50/026 à Donville/50 chez Yves Grall
Une belle cloche ouvragée à "mailles" trop étroites pour étourneaux (?) et choucas! Verdiers, chardonnerets, mésanges diverses (ici les longues queues!) n'hésitent pas à pénétrer entre les volutes de métal pour aller picorer la graisse. Un procédé à généraliser (à transposer sous d'autres formes éventuellement) là où les "gros mangeurs" ont vite fait d'assécher les réserves de la mangeoire.

73- Zone humide forestière
Une dépression du bois du Parc à Sainte-Pience/50 est remarquable par sa flore riche en mousses et en fougères. Le propriétaire, Monsieur Plaut, a inscrit cette partie du bois dans le réseau des refuges du GONm (un parcours Tendances est aussi réalisé dans ce bois depuis 16 ans)
Les vieux aulnes sont courtisés par la mésange nonnette, le grimpereau des jardins, les pics (dont le noir occasionnellement). Mais ce sont les carex, les mousses et les fougères qui donnent leur cachet au site. J'ai une pensée pour Alain Lecointe (qui fut mon "maître en botanique" ainsi que Michel Provost) à chaque passage: je lui avais envoyé un échantillon de mousse qu'il avait déterminé. Je conserve avec émotion ce courrier du 12 mars 1998 dans un de mes cahiers. Il est décédé le 25 mai suivant.

74- Nichoirs à martinets
Au refuge de Donville chez Yves Grall, les martinets viennent d'arriver et occupent immédiatement les nichoirs comme chaque année. Vus le 25 avril, et le 26 à 18h45 au nichoir...

75- Des refuges pour voir... (et être vu?)
Un certain nombre de refuges servent de "terrain d'animation", à l'intention du public ou de scolaires.
Eric Wessberge vient d'animer une visite ornithologique de la ferme d'Artemare chez nos collègues Follet à Saint-Vaast-Dieppedalle/76 dans le cadre de la journée "de ferme en ferme" organisée par les Défis ruraux, groupe d'agriculteurs motivés par la mise en oeuvre d'une réelle agriculture durable en Haute-Normandie. Plus de 30 participants l'ont ainsi accompagné au cours de cet après-midi du 28 avril 2013.
Le refuge du Boquet à Pont-farcy/14 reçoit souvent des groupes de lycéens, en particulier des lycées agricoles de Vire et de St Lô-Thère. Ce fut le cas le 21 octobre 2010 sur le thème de la biodiversité en bocage et du rôle de la haie. (Il reste un chantier impressionnant pour combler le peu de connaissances naturalistes de ces lycéens pourtant appelés à côtoyer la vie sauvage!)
Un refuge, c'est aussi un témoignage au grand jour, celui de l'intérêt pour la nature et une prise de position pour sa défense. Ce qui n'est pas du goût de "tout le monde" en milieu rural. Pour preuve, le sort réservé à cette pancarte souple apposée par notre collègue Pascal David à l'entrée de l'une de ses parcelles à Saint-Michel-de-Montjoie/50...

76- Refuges, terrains de recherche
Le sujet a déjà été abordé par notre collègue Le Guillou sur son refuge de Gonfreville L'Orcher/76 (voir sur ce fil ici en page 4): nos collègues bagueurs peuvent mettre en oeuvre un programme de recherche encadré par le Museum National d'Histoire Naturelle sur des sites pourvus de mangeoires. Nommé SPOL (suivi des populations d'oiseaux locaux), ce programme de baguage montre que ceux qui nous semble " des oiseaux locaux" sont souvent des sacrés voyageurs! Il y a souvent loin des mangeoires hivernales au site de nid quelques mois plus tard... On peut aller voir les résultats présentés par Gilles le Guillou grâce au lien qu'il signale dans son message.
Au moins deux autres refuges sont des "sites à SPOL": les jardins de Serge Mouhedin à Hambye/50 (où la première photo est prise lors d'une séance de baguage en compagnie d'Alain Chartier) et le jardin d'Alain à Esquay/14. Un exemple de grande voyageuse nous est donné par l'une des 87 mésanges bleues baguées par Alain en hiver près de Bayeux, et retrouvée à l'automne suivant au nord de l'Europe en Lithuanie (Elle devait préparer ses valises pour retrouver l'Europe de l'Ouest à cette date.)
Pour le lecteur de ce message n'ayant jamais assisté à une séance de baguage, la première photo montre deux des diverses observations et mesures effectuées sur l'oiseau avant de le relâcher porteur d'une bague numérotée. Le permis de bagueur ne s'obtient qu'après plusieurs stages et contrôles des connaissances. Sans ce permis, la capture des oiseaux protégés s'apparente au braconnage!
Dernière remarque, tout cadavre d'oiseau tué sur la route, sur une vitre, capturé par un chat, etc peut être porteur d'une bague. Toujours vérifier... (et si oui, ouvrir la bague en aluminium et la conserver pour le signaler au GONm pour connaitre la marche à suivre.)

Animation au refuge GONM de Saint-Gilles (50)
Laurent Bignon, maraîcher "biologique" nous a reçus sur son exploitation, refuge GONm depuis 2011. 18 personnes étaient présentes pour cette animation ouverte au public. Les objectifs de l' animation étaient de faire découvrir un refuge et son fonctionnement mais aussi de montrer aussi que développement d'une activité économique et souci de préservation de l'environnement sont compatibles.
Installé sur 2,5 ha, Laurent pratique une rotation de cultures très complémentaires qui favorisent la diversité biologique et contribuent à un meilleur équilibre des sols. Les invasions parasitaires sont ainsi évitées. A l'automne, la culture de lin et de chanvre apporte l'engrais vert nécessaire et une limitation des adventices. Au printemps, un apport d'engrais bio est pratiqué. Par souci pour la santé des consommateurs de ses produits, Laurent n'utilise aucun traitement même pas la bouillie bordelaise (autorisée sous conditions en bio).
Observateur attentif de la vie sauvage, Laurent entretient avec sagesse les haies qui bordent l'exploitation, en maintenant une végétation basse sur à proximité des talus, en gérant avec prudence les ronces et en respectant tétards et arbres de haut jet. La continuité du maillage de haies est assurée et permet une abondante circulation des espèces. Une mare provisoire apporte humidité et fraîcheur idéales pour les amphibiens. Le maraîcher favorise donc ainsi la présence d'auxiliaires de cultures qui lui permettent d'éviter invasions et dévastations.
La production de légumes est vendue sur place, en vente directe, mais aussi sur les marchés et à des groupements d'achats biologiques. Pour le compte-rendu de l'animation, le lien : http://gonmsaintlo.blogspot.fr/

78- Botanique au refuge
Les bassins de décantation de l'ancienne distillerie de Brécey/50 où nichent régulièrement au moins deux couples de grèbe castagneux, sont aussi remarquables grâce une plante originale: la lathrée clandestine. Ses fleurs violettes en groupes serrés au pied des aulnes, des saules, des peupliers, sont la seule et brève manifestation de ce végétal sans feuilles. Et pour cause, c'est un organisme parasite qui se nourrit en pompant la sève au niveau des racines de ses voisins. La lathrée clandestine est protégée en Basse-Normandie. Et il est heureux que la rive de la Sée au droit du refuge ne soit pas vraiment amicale vu les ronciers, ce qui lui évite d'être piétinée par les amateurs de pêche au saumon... Des stations de lathrée sont localisées dans le refuge lui-même.
Autre plante "remarquable", les aulnes mourants, comme un peu partout sur les rives de la Sée... Pour l'instant, le bois mort est un atout, les pics profitent largement de cette aubaine. Le pic noir, circulant ici en bocage, a visité le refuge, marquant les troncs de ses grandes cavités ovales. Les aulnes meurent sous l'effet d'un parasite, proche des champignons, Phytophtora alni. Certains secteurs de la vallée ont déjà complètement perdu leurs aulnes, ce qui ne sera pas sans conséquences pour les passereaux en hivernage, et pas seulement les tarins déjà en difficulté à l'échelle européenne... (et pour la lathrée?)

79- Phytoépuration au refuge
A côté d'Armelle la potière et de Philippe le jardinier, le refuge des Landelles à Sourdeval/50 accueille beaucoup d'autres hôtes de marque: le faucon crécerelle niche dans les trous de boulin du mur de pierre, les crapauds accoucheurs squattent le compost, les chenilles des Vanesses occupent en masses les orties bien ensoleillées du coteau (sans oublier le nid du troglodyte installé dans le nichoir en poterie tourné par Armelle déjà présenté sur le fil refuge de ce forum)
Pour concilier la nature et les hommes, un système de phytoépuration a été installé. Sa parfaite intégration dans le jardin est remarquable et la vie sauvage du site en est enrichie; c'est l'oeuvre d'une entreprise locale à recommander: Arbre et nature, 5 le Grand Clos, 50140 Le Neufbourg (02 33 59 20 77 ou arbre-et-nature.com
On peut aussi visiter le jardin des Landelles sur rendez-vous (02 33 59 75 10)

80- Nichoir à la tronçonneuse!
Sur son refuge de Dangy/50 (50/046) dans le bocage de Saint-Lô, Franck a eu le plaisir de découvrir que l'un de ses nichoirs est actuellement occupé par un couple de rougequeue à front blanc. Du beau monde comme voisins!
La technique de fabrication du nichoir est aussi intéressante: une buche et une tronçonneuse... Franck va nous faire une démonstration à venir sur ce fil. On voit déjà un peu le principe sur la photo montrant la femelle.