Méthodes de recensements
Posté : 26 nov. 2015, 21:16
Bonjour à tous,
L'objectif de ce fil est de partager nos expériences sur le sujet en objet. Dans l’exemple ci-dessous et d'une façon générale, les résultats obtenus n'ont qu'une valeur relative, selon la période, le lieu, l'expérience de l'opérateur, etc., mais tous pourraient concourir à faire des choix pertinents en fonction de l'objectif, considérant qu’il est indispensable que nous disposions d’informations standardisées pour analyser les données que nous collectons.
Quelques résultats suite à l’étude par point d’écoute dans le bocage du centre Manche à l’automne 2015
175 points d’écoute ont été distribués sur une surface de 25 000 ha entre le 29 sept. et le 8 nov. Ce qui est comparable aux 72 points d’écoute que nous réaliserons sur des cartes 10x10 km dans le cadre de la prochaine enquête atlas des oiseaux de Normandie. A cette occasion, j’ai contacté 70 espèces en un peu plus de 13 heures de prospections, le double si l’on intègre à juste titre les déplacements entre les points. Cependant, si l’on ne retient que la période la plus abondante en nombre d’espèces, celle qui fait suite au début de la migration, ce sont 67 espèces qui ont été contactées en un peu plus de 8 heures (ou 16 heures) entre le 19 oct. et le 8 nov. (Cf. graph ci-dessous). Il est donc probable qu’il convient de consacrer à un carreau atlas l’équivalent de 25 heures pour contacter le chiffre optimum de 75 espèces sur une carte bocagère en hiver, et sans doute près du double pour obtenir des indices certains de reproduction pour la plupart d’entre elles si l’on se réfère à l’enquête atlas national. Des points plutôt que des parcours ?
Il convient en premier lieu de prendre en compte que l’heure et les périodes auxquelles nous intervenons ne sont pas égales, y compris en période de reproduction. Calculer la fréquence d’une espèce sédentaire, celle d’une migratrice précoce ou tardive entre le 15 mars et le 15 juin constitue un biais important. Une subdivision calendaire et l’utilisation des fréquences maximum par période s’imposent. Le problème s’est posé dans les mêmes termes lors de cette étude avant et après le début de la migration, non pas pour les 15 espèces omniprésentes mais pour le lot autour du centre de cette distribution (voir ci-dessous concernant l’horaire en période internuptiale).
Au delà, il s’avère que les points sont plus performants en toute période que les parcours même si c’est moins vrai en période internuptiale, en lien avec la réduction des émissions sonores et de la très grande discrétion même à vue de quelques espèces. De fait, ils permettent de procéder avec une certaine économie de temps, aspect non négligeable au regard des surfaces à couvrir et des troupes en présence. Le gain en nombre d’espèces entre 6 points d’écoute et un parcours de 30 minutes qui se veulent représentatifs l’un et l’autre de l’ensemble des milieux d’un espace donné, est de l’ordre de 15-20 % en faveur de la méthode par points (Enquête atlas SQ 2009-2013, et étude à partir de 350 points d’écoute dans le bocage du centre Manche au printemps 2012- BCh). Par ailleurs, ils sont standards, et permettent une segmentation des relevés et des fréquences plus robustes.
Quels types de fréquences
Dans le cas présent, le choix c’est porté sur la commune mais il conviendrait désormais de procéder à l’échelle du carroyage 10x10 ou 5x5 km standards, alors que les communes ont des surfaces très variables et que leurs limites évoluent et ont vocation à évoluer beaucoup plus encore dans un avenir proche.
Ces fréquences constituent une information semi-quantitative à cette échelle sur la base de la formule suivante : nombre de contacts avec l’espèce / nombre total de contacts sur la commune X 100. C’est une approche de type présence/absence qui ne rend pas compte de l’importance numérique relative de chaque espèce (Cf. carte « Fréquence par commune »).
Pour disposer d’informations réellement semi-quantitatives, il convient de compter chaque individu de chaque espèce en un point ou le long de transects minutés. Mais en période internuptiale, le grégarisme de certaines espèces très importantes en nombre et/ou à l’heure à laquelle nous intervenons (sorties de dortoirs, déplacements entre le littoral et l’intérieur...) pose problème, idem pour les espèces « thermophiles ». Pour s’affranchir de cette disparité, il convient de ne pas intervenir dès le lever du soleil mais 1 heure après, et de calculer les fréquences n’ont pas au regard de la cohorte d’espèces enregistrées sur chaque subdivision géographique mais par espèce à l’échelle de la zone étudiée pour obtenir une répartition relative (Cf. carte « Répartition SQ). Ces dispositions seront hors sujet dans le cadre de l’enquête atlas puisque ce n’est pas le choix que nous avons fait mais ne manquent pas d’intérêt dans un objectif semi-quantitatif à cette période. Ci-dessous, deux exemples, l’un figure la limite de répartition du bruant zizi même si il est possible de trouver de plus rares chanteurs à l’est de la zone étudiée, l’autre porte sur l’apparente rareté du faucon crécerelle mais l’horaire et la période ne lui sont pas favorables. Merci de partager vos expériences au bénéfice de tous !
Bruno
L'objectif de ce fil est de partager nos expériences sur le sujet en objet. Dans l’exemple ci-dessous et d'une façon générale, les résultats obtenus n'ont qu'une valeur relative, selon la période, le lieu, l'expérience de l'opérateur, etc., mais tous pourraient concourir à faire des choix pertinents en fonction de l'objectif, considérant qu’il est indispensable que nous disposions d’informations standardisées pour analyser les données que nous collectons.
Quelques résultats suite à l’étude par point d’écoute dans le bocage du centre Manche à l’automne 2015
175 points d’écoute ont été distribués sur une surface de 25 000 ha entre le 29 sept. et le 8 nov. Ce qui est comparable aux 72 points d’écoute que nous réaliserons sur des cartes 10x10 km dans le cadre de la prochaine enquête atlas des oiseaux de Normandie. A cette occasion, j’ai contacté 70 espèces en un peu plus de 13 heures de prospections, le double si l’on intègre à juste titre les déplacements entre les points. Cependant, si l’on ne retient que la période la plus abondante en nombre d’espèces, celle qui fait suite au début de la migration, ce sont 67 espèces qui ont été contactées en un peu plus de 8 heures (ou 16 heures) entre le 19 oct. et le 8 nov. (Cf. graph ci-dessous). Il est donc probable qu’il convient de consacrer à un carreau atlas l’équivalent de 25 heures pour contacter le chiffre optimum de 75 espèces sur une carte bocagère en hiver, et sans doute près du double pour obtenir des indices certains de reproduction pour la plupart d’entre elles si l’on se réfère à l’enquête atlas national. Des points plutôt que des parcours ?
Il convient en premier lieu de prendre en compte que l’heure et les périodes auxquelles nous intervenons ne sont pas égales, y compris en période de reproduction. Calculer la fréquence d’une espèce sédentaire, celle d’une migratrice précoce ou tardive entre le 15 mars et le 15 juin constitue un biais important. Une subdivision calendaire et l’utilisation des fréquences maximum par période s’imposent. Le problème s’est posé dans les mêmes termes lors de cette étude avant et après le début de la migration, non pas pour les 15 espèces omniprésentes mais pour le lot autour du centre de cette distribution (voir ci-dessous concernant l’horaire en période internuptiale).
Au delà, il s’avère que les points sont plus performants en toute période que les parcours même si c’est moins vrai en période internuptiale, en lien avec la réduction des émissions sonores et de la très grande discrétion même à vue de quelques espèces. De fait, ils permettent de procéder avec une certaine économie de temps, aspect non négligeable au regard des surfaces à couvrir et des troupes en présence. Le gain en nombre d’espèces entre 6 points d’écoute et un parcours de 30 minutes qui se veulent représentatifs l’un et l’autre de l’ensemble des milieux d’un espace donné, est de l’ordre de 15-20 % en faveur de la méthode par points (Enquête atlas SQ 2009-2013, et étude à partir de 350 points d’écoute dans le bocage du centre Manche au printemps 2012- BCh). Par ailleurs, ils sont standards, et permettent une segmentation des relevés et des fréquences plus robustes.
Quels types de fréquences
Dans le cas présent, le choix c’est porté sur la commune mais il conviendrait désormais de procéder à l’échelle du carroyage 10x10 ou 5x5 km standards, alors que les communes ont des surfaces très variables et que leurs limites évoluent et ont vocation à évoluer beaucoup plus encore dans un avenir proche.
Ces fréquences constituent une information semi-quantitative à cette échelle sur la base de la formule suivante : nombre de contacts avec l’espèce / nombre total de contacts sur la commune X 100. C’est une approche de type présence/absence qui ne rend pas compte de l’importance numérique relative de chaque espèce (Cf. carte « Fréquence par commune »).
Pour disposer d’informations réellement semi-quantitatives, il convient de compter chaque individu de chaque espèce en un point ou le long de transects minutés. Mais en période internuptiale, le grégarisme de certaines espèces très importantes en nombre et/ou à l’heure à laquelle nous intervenons (sorties de dortoirs, déplacements entre le littoral et l’intérieur...) pose problème, idem pour les espèces « thermophiles ». Pour s’affranchir de cette disparité, il convient de ne pas intervenir dès le lever du soleil mais 1 heure après, et de calculer les fréquences n’ont pas au regard de la cohorte d’espèces enregistrées sur chaque subdivision géographique mais par espèce à l’échelle de la zone étudiée pour obtenir une répartition relative (Cf. carte « Répartition SQ). Ces dispositions seront hors sujet dans le cadre de l’enquête atlas puisque ce n’est pas le choix que nous avons fait mais ne manquent pas d’intérêt dans un objectif semi-quantitatif à cette période. Ci-dessous, deux exemples, l’un figure la limite de répartition du bruant zizi même si il est possible de trouver de plus rares chanteurs à l’est de la zone étudiée, l’autre porte sur l’apparente rareté du faucon crécerelle mais l’horaire et la période ne lui sont pas favorables. Merci de partager vos expériences au bénéfice de tous !
Bruno