Re: Enquête Oiseaux Échoués -EcoQo
Posté : 15 déc. 2014, 10:30
Bonjour à tous,
Déjà une année passée et c'est avec les premiers froids hivernaux que va recommencer prochainement l'enquête Échoués / EcoQO (Ecological Quality Objectives).
Loin des 43 000 oiseaux marins échoués recensés dans le golfe de Gascogne de janvier à mars 2014 (FARQUE P.A. (2014) – Echouage massif d’oiseaux marins durant l’hiver 2014 sur la façade atlantique). LPO), l'enquête Oiseaux échoués/EcoQO a néanmoins permis de suivre ce phénomène exceptionnel. Sur les côtes normandes ce sont 927 oiseaux qui ont été découverts sur environ 700 km cumulés de littoral prospecté.
Nous remercions tous les participants et tout particulièrement les plus assidus et acharnés qui ont arpentés courageusement les côtes. Il faut dire que recenser des oiseaux morts n'est pas dès plus réjouissant mais parallèlement tellement essentiel à la connaissance des oiseaux et des milieux marins.
Nous vous invitons donc à venir participer à cette enquête (voir les protocoles en fin de page).
Pour illustrer la saison 2013/2014, voici quelques chiffres et informations qui vous donneront un aperçu du travail des bénévoles :
Pour la période du 15/12/2013 au 15/03/2014 qui inclue l'enquête "Oiseaux échoués du dernier week-end de février :
- 700 km de côtes prospectés, dont 371 km pendant le week-end des Échoués
- 927 oiseaux échoués recensés dont 723 pendant le week-end des Échoués.
A noter que pour la façade Manche-Mer du Nord, pour laquelle le GONm est coordinateur, ce sont 2 300 oiseaux qui ont été comptabilisés.
Le taux d'échouage pour l'enquête week-end des échoués est de 1,97 oiseaux par kilomètre de côte prospecté sur l'ensemble de la Normandie. Néanmoins, la répartition n'est pas homogène sur l'ensemble de la région puisqu'elle se concentre sur le département de la Manche et plus précisément sur la côte ouest de Cotentin (Figure 1). Ce taux d'échouage régionale (1,97 oiseaux par kilomètre de côte prospectée) est le plus important de la dernière décennie. Par ailleurs, ce taux place l’hiver 2013-2014 en douzième position en 42 ans, même si elle n'atteint pas le taux de 4,80 valeur record de 1999 (LE GUILLOU G. (2006) – Bilan de 35 années de recensement des oiseaux échoués sur le littoral normand, 1972-2007. Le Cormoran 15 (63), 37-62).
Du point de vue spécifique et sur l'ensemble de période d'étude, les espèces pélagiques (alcidés, gaviidés, sulidés, procéllariidés et la mouette tridactyle), représentent 80 % de toutes les espèces recensées. De plus, environ 3/4 des oiseaux échoués sont des alcidés et 51% de ces alcidés sont des pingouins torda (figure 2). 41 macareux moines ont été trouvés sur les plages de l'ouest Cotentin - rien de comparable avec les 28 700 des côtes atlantiques- mais un effectif non négligeable si l'on ramène ce chiffre au 117 données répertoriées dans la base de données du GONm depuis 1972.
Parmi les laridés, le goéland argenté est l'espèce qui a majoritairement été recensée (n = 45) et ce principalement sur le littoral du Pays de Caux (69 %). Néanmoins, sur la seule période du week-end des échoués, le goéland marin est la seule espèce de laridés à présenter un taux d'échouage supérieur au taux d'échouage moyen sur 35 années de suivi. Enfin pour les phalacrocoracidés, le cormoran huppé a payé un large tribut principalement sur la côte ouest du Cotentin. Deux oiseaux étaient équipés de bagues jersiaises, ce qui donne quelques indications sur l'origine des cormorans huppés s'échouant sur la côte ouest du Cotentin.
Dans le cadre de l'enquête EcoQO, sept secteurs ont été parcourus une fois par quinzaine entre le 15 décembre et le 15 mars. Ces prospections avaient pour objectif principal d'établir les indicateurs "Oiled Guillemot" et "Fulmar litter" pour révéler de la qualité des milieux marins. Au final, ces indicateurs sont utiles à l’estimation de la production de macro-déchets et apports continentaux de contaminants d'origine industrielle.
Le choix des secteurs échantillons a été défini en fonction de la connaissance que nous avons concernant le potentiel d’échouage sur ces sites, connaissance basée sur 40 années d’enquête Oiseaux échoués (re biblio). Par ailleurs, le choix d’une sortie par quinzaine permettait d’assurer une veille efficace, permettant la mobilisation d’observateurs en cas d’échouage massif. Sur ces secteurs, guillemots de troïl et fulmar boréaux ont été collectés. Parallèlement, les autres oiseaux échoués (toutes espèces confondues) ont été recensés et marqués afin d'avoir des indications sur la durée de persistance des cadavres sur les côtes. Toujours dans l'idée de collecter un maximum de cadavres permettant d'établir ces indicateurs, des secteurs complémentaires ont été choisis de manière ponctuelle, en fonction de la disponibilité ou de l’envie d’un observateur ou en cas d’échouage massif. Enfin, les guillemots et fulmars trouvés pendant le week-end des oiseaux échoués ont été collectés.
Sur ces sept secteurs échantillons (quatre sur le littoral cauchois, un sur le littoral augeron et deux dans la Manche respectivement sur les côtes est et ouest), c'est globalement, l’anse de Vauville qui reçoit le plus d’oiseaux échoués.Une arrivée massive c’est produite à partir de la 2ème décade de février pour atteindre son maximum fin février (figure 3). La situation de l’anse de Vauville et les dates d’échouage laissent à penser que ce site a probablement connu le même phénomène d’échouage massif que celui constaté sur les côtes atlantiques (FARQUE P.A. (2014) -même référence que précédemment-).
Quelques éléments sur les oiseaux collectés au cours de l'hiver et nécropsiés par Gilles Le Guillou
:
- 174 guillemots de troïl ont été collectés sur les côtes normandes ; 155 (dont 80 % de femelles) sur la côte ouest du Cotentin (de Granville à Auderville) et 21 (sex-ratio équilibré) sur le littoral du Pays de Caux. 132 cadavres ont été collectés au cours de l’enquête Oiseaux Echoués et de prospections libres pendant la période hivernale et 44 dans le cadre de l’enquête EcoQO.
- Aucun cadavre n’a été découvert entièrement mazouté, comme cela peut être le cas lors de déballastage conséquent ou d’incident majeur entraînant la libération de grandes quantités de produit.
- 8 % des guillemots portent des traces externes d'hydrocarbures .
- si l'on tient compte des oiseaux ne portant pas de traces externes mais dont la nécropsie à révéler la présences des lésions consécutives à l'ingestion d'hydrocarbures, cette indice atteint 9% sur l'ensemble des côtes normandes. Cet indice est intéressant puisqu'il révèle qu'une inspection des parties externes de l'oiseau peut donc s'avérée insuffisante pour déceler la présence de polluant; il est donc important de collecter les oiseaux en vue d'une nécropsie ultérieure.
- Sur 147 cadavres exploitables, 5 % des guillemots ramassés sur la côte ouest du Cotentin (Manche Ouest) portaient des traces d’hydrocarbures contre 42 % des 19 exploitables collectés sur les côtes de Seine-Maritime.
Pour la grande majorité des guillemots de Troïl échoués sur la côte ouest du Cotentin (et plus généralement la plupart des espèces pélagiques), la cause principale de mortalité semble être un épuisement généralisé de l’organisme consécutif à l’impossibilité de se nourrir. La succession de violentes tempêtes en début d'année est vraisemblablement à l'origine de cette mortalité importante.
Enfin, quatre fulmars boréaux ont été trouvés en dehors de la période de prospection hivernale. Ces quatre oiseaux avaient des petits morceaux plastiques dans leur système digestif.
Au regard de ces quelques chiffres et informations, vous constaterez que le résultat de l'investissement des bénévoles qui ont contribué à cette enquête a été concrètement productif et riche d'enseignement.
Encore une fois, cette enquête est à la fois un état des lieux de la qualité des milieux marins mais aussi et surtout un engagement envers la protection des oiseaux.
Il est donc important d'y participer.
Cette enquête peut s'envisager sous plusieurs angles :
PROTOCOLE A
- ENQUÊTE ÉCHOUÉS
Date : dernier week-end de février
IMPORTANT : me contacter au préalable pour prévoir le ou les secteurs
Si vous n'envisagez de faire qu'une seule sortie sur la période d'étude, privilégiez ce protocole A
PROTOCOLE B
- ENQUÊTE EcoQO SIMPLIFIÉE
Date : vous êtes libre du lieu, de la fréquence et de la date (mais entre le 15 décembre et le 15 mars)
IMPORTANT : me contacter au préalable pour prévoir le ou les secteurs.
PROTOCOLE C
- ENQUÊTE EcoQO COMPLÈTE
Date : 1 passage tous les 15 jours sur un secteur défini (entre le 15 décembre et le 15 mars)
Dans l'état actuel des choses, 6 secteurs seront prospectés. Néanmoins, si vous disposez du temps et de la volonté pour en couvrir un nouveau, contactez-moi.
Enfin, si vous désirez uniquement vous joindre à une équipe déjà formée, c'est avec plaisir que l'on vous accueillera. Contactez-moi et je vous donnerai les coordonnées des personnes concernées.
JACOB Yannick
yannick.jacob@gonm.org
Déjà une année passée et c'est avec les premiers froids hivernaux que va recommencer prochainement l'enquête Échoués / EcoQO (Ecological Quality Objectives).
Loin des 43 000 oiseaux marins échoués recensés dans le golfe de Gascogne de janvier à mars 2014 (FARQUE P.A. (2014) – Echouage massif d’oiseaux marins durant l’hiver 2014 sur la façade atlantique). LPO), l'enquête Oiseaux échoués/EcoQO a néanmoins permis de suivre ce phénomène exceptionnel. Sur les côtes normandes ce sont 927 oiseaux qui ont été découverts sur environ 700 km cumulés de littoral prospecté.
Nous remercions tous les participants et tout particulièrement les plus assidus et acharnés qui ont arpentés courageusement les côtes. Il faut dire que recenser des oiseaux morts n'est pas dès plus réjouissant mais parallèlement tellement essentiel à la connaissance des oiseaux et des milieux marins.
Nous vous invitons donc à venir participer à cette enquête (voir les protocoles en fin de page).
Pour illustrer la saison 2013/2014, voici quelques chiffres et informations qui vous donneront un aperçu du travail des bénévoles :
Pour la période du 15/12/2013 au 15/03/2014 qui inclue l'enquête "Oiseaux échoués du dernier week-end de février :
- 700 km de côtes prospectés, dont 371 km pendant le week-end des Échoués
- 927 oiseaux échoués recensés dont 723 pendant le week-end des Échoués.
A noter que pour la façade Manche-Mer du Nord, pour laquelle le GONm est coordinateur, ce sont 2 300 oiseaux qui ont été comptabilisés.
Le taux d'échouage pour l'enquête week-end des échoués est de 1,97 oiseaux par kilomètre de côte prospecté sur l'ensemble de la Normandie. Néanmoins, la répartition n'est pas homogène sur l'ensemble de la région puisqu'elle se concentre sur le département de la Manche et plus précisément sur la côte ouest de Cotentin (Figure 1). Ce taux d'échouage régionale (1,97 oiseaux par kilomètre de côte prospectée) est le plus important de la dernière décennie. Par ailleurs, ce taux place l’hiver 2013-2014 en douzième position en 42 ans, même si elle n'atteint pas le taux de 4,80 valeur record de 1999 (LE GUILLOU G. (2006) – Bilan de 35 années de recensement des oiseaux échoués sur le littoral normand, 1972-2007. Le Cormoran 15 (63), 37-62).
Du point de vue spécifique et sur l'ensemble de période d'étude, les espèces pélagiques (alcidés, gaviidés, sulidés, procéllariidés et la mouette tridactyle), représentent 80 % de toutes les espèces recensées. De plus, environ 3/4 des oiseaux échoués sont des alcidés et 51% de ces alcidés sont des pingouins torda (figure 2). 41 macareux moines ont été trouvés sur les plages de l'ouest Cotentin - rien de comparable avec les 28 700 des côtes atlantiques- mais un effectif non négligeable si l'on ramène ce chiffre au 117 données répertoriées dans la base de données du GONm depuis 1972.
Parmi les laridés, le goéland argenté est l'espèce qui a majoritairement été recensée (n = 45) et ce principalement sur le littoral du Pays de Caux (69 %). Néanmoins, sur la seule période du week-end des échoués, le goéland marin est la seule espèce de laridés à présenter un taux d'échouage supérieur au taux d'échouage moyen sur 35 années de suivi. Enfin pour les phalacrocoracidés, le cormoran huppé a payé un large tribut principalement sur la côte ouest du Cotentin. Deux oiseaux étaient équipés de bagues jersiaises, ce qui donne quelques indications sur l'origine des cormorans huppés s'échouant sur la côte ouest du Cotentin.
Dans le cadre de l'enquête EcoQO, sept secteurs ont été parcourus une fois par quinzaine entre le 15 décembre et le 15 mars. Ces prospections avaient pour objectif principal d'établir les indicateurs "Oiled Guillemot" et "Fulmar litter" pour révéler de la qualité des milieux marins. Au final, ces indicateurs sont utiles à l’estimation de la production de macro-déchets et apports continentaux de contaminants d'origine industrielle.
Le choix des secteurs échantillons a été défini en fonction de la connaissance que nous avons concernant le potentiel d’échouage sur ces sites, connaissance basée sur 40 années d’enquête Oiseaux échoués (re biblio). Par ailleurs, le choix d’une sortie par quinzaine permettait d’assurer une veille efficace, permettant la mobilisation d’observateurs en cas d’échouage massif. Sur ces secteurs, guillemots de troïl et fulmar boréaux ont été collectés. Parallèlement, les autres oiseaux échoués (toutes espèces confondues) ont été recensés et marqués afin d'avoir des indications sur la durée de persistance des cadavres sur les côtes. Toujours dans l'idée de collecter un maximum de cadavres permettant d'établir ces indicateurs, des secteurs complémentaires ont été choisis de manière ponctuelle, en fonction de la disponibilité ou de l’envie d’un observateur ou en cas d’échouage massif. Enfin, les guillemots et fulmars trouvés pendant le week-end des oiseaux échoués ont été collectés.
Sur ces sept secteurs échantillons (quatre sur le littoral cauchois, un sur le littoral augeron et deux dans la Manche respectivement sur les côtes est et ouest), c'est globalement, l’anse de Vauville qui reçoit le plus d’oiseaux échoués.Une arrivée massive c’est produite à partir de la 2ème décade de février pour atteindre son maximum fin février (figure 3). La situation de l’anse de Vauville et les dates d’échouage laissent à penser que ce site a probablement connu le même phénomène d’échouage massif que celui constaté sur les côtes atlantiques (FARQUE P.A. (2014) -même référence que précédemment-).
Quelques éléments sur les oiseaux collectés au cours de l'hiver et nécropsiés par Gilles Le Guillou
:
- 174 guillemots de troïl ont été collectés sur les côtes normandes ; 155 (dont 80 % de femelles) sur la côte ouest du Cotentin (de Granville à Auderville) et 21 (sex-ratio équilibré) sur le littoral du Pays de Caux. 132 cadavres ont été collectés au cours de l’enquête Oiseaux Echoués et de prospections libres pendant la période hivernale et 44 dans le cadre de l’enquête EcoQO.
- Aucun cadavre n’a été découvert entièrement mazouté, comme cela peut être le cas lors de déballastage conséquent ou d’incident majeur entraînant la libération de grandes quantités de produit.
- 8 % des guillemots portent des traces externes d'hydrocarbures .
- si l'on tient compte des oiseaux ne portant pas de traces externes mais dont la nécropsie à révéler la présences des lésions consécutives à l'ingestion d'hydrocarbures, cette indice atteint 9% sur l'ensemble des côtes normandes. Cet indice est intéressant puisqu'il révèle qu'une inspection des parties externes de l'oiseau peut donc s'avérée insuffisante pour déceler la présence de polluant; il est donc important de collecter les oiseaux en vue d'une nécropsie ultérieure.
- Sur 147 cadavres exploitables, 5 % des guillemots ramassés sur la côte ouest du Cotentin (Manche Ouest) portaient des traces d’hydrocarbures contre 42 % des 19 exploitables collectés sur les côtes de Seine-Maritime.
Pour la grande majorité des guillemots de Troïl échoués sur la côte ouest du Cotentin (et plus généralement la plupart des espèces pélagiques), la cause principale de mortalité semble être un épuisement généralisé de l’organisme consécutif à l’impossibilité de se nourrir. La succession de violentes tempêtes en début d'année est vraisemblablement à l'origine de cette mortalité importante.
Enfin, quatre fulmars boréaux ont été trouvés en dehors de la période de prospection hivernale. Ces quatre oiseaux avaient des petits morceaux plastiques dans leur système digestif.
Au regard de ces quelques chiffres et informations, vous constaterez que le résultat de l'investissement des bénévoles qui ont contribué à cette enquête a été concrètement productif et riche d'enseignement.
Encore une fois, cette enquête est à la fois un état des lieux de la qualité des milieux marins mais aussi et surtout un engagement envers la protection des oiseaux.
Il est donc important d'y participer.
Cette enquête peut s'envisager sous plusieurs angles :
PROTOCOLE A
- ENQUÊTE ÉCHOUÉS
Date : dernier week-end de février
IMPORTANT : me contacter au préalable pour prévoir le ou les secteurs
Si vous n'envisagez de faire qu'une seule sortie sur la période d'étude, privilégiez ce protocole A
PROTOCOLE B
- ENQUÊTE EcoQO SIMPLIFIÉE
Date : vous êtes libre du lieu, de la fréquence et de la date (mais entre le 15 décembre et le 15 mars)
IMPORTANT : me contacter au préalable pour prévoir le ou les secteurs.
PROTOCOLE C
- ENQUÊTE EcoQO COMPLÈTE
Date : 1 passage tous les 15 jours sur un secteur défini (entre le 15 décembre et le 15 mars)
Dans l'état actuel des choses, 6 secteurs seront prospectés. Néanmoins, si vous disposez du temps et de la volonté pour en couvrir un nouveau, contactez-moi.
Enfin, si vous désirez uniquement vous joindre à une équipe déjà formée, c'est avec plaisir que l'on vous accueillera. Contactez-moi et je vous donnerai les coordonnées des personnes concernées.
JACOB Yannick
yannick.jacob@gonm.org