Une étude pilote pour la création d’un réseau de suivi des contaminants dans le milieu marin :
Au printemps 2017, dans le cadre d’un suivi de contaminants en estuaire de Seine dans le cadre du GIP Seine Aval, le GONm a accueilli Paco Bustamante et Jérôme Fort du laboratoire CNRS UMR Littoral ENvironnement et Sociétés (LIENSs) à La Rochelle sur ses
réserves de Chausey (site témoin) et du cap d’Antifer. Des prélèvements de plumes et de sang y avaient été réalisés sur le goéland argenté, le goéland marin et le cormoran huppé afin de mesurer les taux de divers polluants dont les PCB, les organochlorés… Un poster de présentation des résultats (visible à cette adresse :
https://drive.google.com/file/d/0B3ROtg ... p=drivesdk ) a été produit.
En 2019, le GONm est de nouveau associé au LIENSs, cette fois dans le cadre d’une étude pilote financée par l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB) et l’Université de La Rochelle, étude lancée dans le but de créer un réseau national de suivi des contaminants dans les oiseaux marins. Il s’agit de prélever des plumes afin de doser la quantité de mercure, un contaminant métallique très présent en milieu marin et néfaste pour la reproduction et la survie des oiseaux à forte dose. Il s’accumule dans les plumes lors de la pousse. Sur les
réserves GONm de Chausey (où nous avons accueilli Gauthier Poiriez, responsable de l’étude au LIENSs)
et Saint-Marcouf, profitant des programmes de baguage en cours, des plumes ont été prélevées sur des cormorans huppés et des goélands marins. Mais d’autres espèces sont ciblées ailleurs en France pour compléter le réseau (goélands bruns, marins, leucophées et argentés, et puffins cendrés). Ces oiseaux ayant des écologies alimentaires différentes, ils permettent d’obtenir une vue d’ensemble de la pollution dans le milieu marin.
Dans l’avenir, l’objectif est d’élargir le spectre des contaminants suivis (DDT, PCB, PBDE, PFOs), par la réalisation de prises de sang. Le but est d’avoir un réel observatoire de la contamination chez les oiseaux marins à l’échelle du littoral français.
La création de ce réseau de suivis des contaminants s’inscrit dans la Directive européenne Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM) qui a pour objectif de réaliser ou maintenir un Bon État Écologique (BEE) des eaux marines. Les états membres de l’Union Européenne sont incités à réaliser une surveillance de la qualité des eaux marines par le biais de dispositifs et réseaux de surveillance existants ou à créer. La thématique des contaminants chimiques dans le milieu constitue un des programmes thématiques du Programme de Surveillance, ainsi qu’un des descripteurs du BEE.
Les programmes DCSMM en cours suivent les contaminants dans les sédiments, les gastéropodes et les bivalves. Cependant, il existe un manque dans le suivi des niveaux trophiques élevés. C’est dans cette optique de proposition d’un indicateur de contamination des prédateurs supérieurs que s’inscrit ce projet. Les oiseaux marins occupant une haute position dans la chaîne trophique, ils sont sujets à la bioaccumulation (accumulation de polluants dans les tissus d’un organisme par absorption de nourriture ou d’eau) et à la biomagnification (augmentation du niveau de pollution à chaque niveau trophique) des polluants. Ces polluants peuvent en outre induire des effets néfastes, sur la reproduction ou le comportement. Les oiseaux marins représentent donc une matrice intégratrice pertinente.
Fabrice Gallien & Gauthier Poiriez (LIENSs)