destruction de goélands bruns

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Debout Gérard
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destruction de goélands bruns

Message par Debout Gérard »

voici le courrier adressé ce jour à la DREAL, la région, à Ports normands associés et à la CCI de Cherbourg :
"Un aménagement portuaire destiné au stockage charbonnier a été entrepris ce printemps sur le terre-plein des Flamands, dans le port de Cherbourg, commune de Tourlaville.
Cette zone est connue depuis les années 1990 par le Groupe Ornithologique Normand, mais particulièrement suivie depuis 2003. Suite au projet d’implantation d’un terminal charbonnier sur une partie du site de la colonie de goélands bruns, le GONm avait proposé au Port de Cherbourg, comme mesure compensatoire qu’un terrain soit aménagé.

Nous avions proposé en outre que les travaux ne se déroulent pas durant la période de nidification, soit pas entre mars et juillet. Conclusion : les travaux ont donc été réalisés entre mars et juillet, c’est-à-dire en pleine période nidification. La conséquence en est la quasi disparition de cette colonie de goéland brun puisque tous les nids de goéland brun ou presque étaient vides et aucun jeune n’y sera produit en 2010. Quant au goéland argenté, si une vingtaine de nids était présente en mai, ils ont ensuite été abandonnés.

Nombre de couples ---> 2003 / 2004 / 2007 / 2009 / 2010
Goéland marin ---> 0 / 3 / 2 / 1 / 0
Goéland brun ---> 250 / 300 / 290 / 676 / 77
Goéland argenté ---> 7-8 / 30 / 48 / 50 / <20

Le site, remarquable jusqu'alors pour ses espèces nicheuses, en particulier et surtout le goéland brun, a été anéanti en raison d’un calendrier des travaux inapproprié et qui aurait pu être, sans problèmes, décalé de trois mois, car les premiers convois charbonniers n’arriveront pas en juillet ! … loin s’en faut si on en croit nos sources.

600 couples de goéland brun empêchés de nicher : qu’est-ce que cela veut dire ?
Le goéland brun, espèce d’oiseau marin connaît désormais un déclin affirmé de ses effectifs. En Normandie, les nicheurs sont très dispersés en faibles effectifs et subissent sur la plupart des sites une forte chute : l’exemple le plus notable étant celui des îles Saint-Marcouf où la population nicheuse est passée en 25 ans de 1 200 couples à moins de 20. Seuls deux sites semblent préservés : Tatihou et le terre-plein de Tourlaville. À elles deux, les colonies de Tatihou et de Tourlaville, comptaient près de 1000 couples nicheurs de goéland brun, soit environ 90 % des effectifs nicheurs normands (Haute et Basse-Normandie), la colonie de Tourlaville représentait, à elle seule, presque les deux-tiers de ces nicheurs normands. À l’échelle de la France, cette seule colonie représentait 3 % de l’effectif national nicheur (22 500 couples) et avait donc, à ce titre, une importance nationale.

Nous avons constamment tenu au courant l’administration et le port de Cherbourg et cela n’a pas empêché une destruction majeure, qui plus est, en 2010, soi-disant année de la biodiversité !
Par ailleurs, la CCI de Cherbourg a publié « un schéma directeur pour les affectations portuaires », dans lequel rien n’est proposé pour cette colonie d’oiseaux marins, preuve manifeste du désintérêt devant ce grave problème patrimonial.
Enfin, la région dans son bilan de l’état d’avancement de la mise en œuvre de la stratégie de la région pour la biodiversité admet que plusieurs des actions concernant la biodiversité ne sont pas engagées et, parmi elles, « améliorer la prise en compte de la biodiversité dans la gestion des eaux portuaires » : elle n’est pas à améliorer, elle serait plutôt simplement à débuter.
C’est se moquer du monde !

Il faut maintenant réparer ; il est hors de question de se contenter du constat ; la destruction d’espèces protégées ou des milieux qui les abritent peut être passible de poursuites judiciaires.
Le GONm exige que de réelles mesures compensatoires soient mises en œuvre d’ici à la prochaine saison de reproduction, soit avant la fin de mars 2011. Nous attendons que des décisions soient prises dans les prochaines semaines."
Gérard DEBOUT
Président du GONm
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