L'affaire du Corbeau

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bruno.lang
Messages : 67
Enregistré le : 17 févr. 2006, 16:22
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Message par bruno.lang »

parmi les 262 personnes qui ont lu le message sur le corbeau, je serai le seul à ne pas avoir compris et à réagir ?
Benoist
Messages : 1
Enregistré le : 10 févr. 2006, 14:54
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parler corbeau

Message par Benoist »

on est deux maintenant, Bruno !

:lol:
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Guillaume DEBOUT
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Enregistré le : 02 févr. 2006, 12:49
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Message par Guillaume DEBOUT »

C'est un lien web ! http://aixtal.blogspot.com/2006/05/lang ... mment.html
cliquez dessus et vous tomberez sur un article intéressant (et drôle) parlant des recherches naturalistes de l'économiste et philosophe français Pierre Samuel du Pont de Nemours, recherches sur le langage des corbeaux en l'occurrence.
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Guillaume DEBOUT
Administrateur
Messages : 691
Enregistré le : 02 févr. 2006, 12:49
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Message par Guillaume DEBOUT »

Type : texte imprimé, monographie
Auteur(s) : Dupont de Nemours, Pierre-Samuel (1739-1817)
Titre(s) : Quelques mémoires sur différens sujets, la plupart d'histoire naturelle, ou de physique générale et particulière [par P.-S. Dupont de Nemours] [Texte imprimé]
Publication : Paris : impr. de Delance, 1807
Description matérielle : In-8° , VIII-374 p. et pl.

"Les corbeaux (je parle des très-communs que le vulgaire nomme ainsi, non de ceux beaucoup plus rare qu’à décrits M. de Montbeillard, et qui, n’étant point des oiseaux de passage, forment une espèce entièrement différente du véritable genre des corbeaux, des freux et des corneilles)…"

" Il est beaucoup plus commode d’étudier les animaux après leur mort que de leur vivant. Ils ne fuient alors ni ne résistent. On les dessine, on les dépèce, on les dissèque, on les décrit, on les empaille à l’aise dans son cabinet. C’est un travail si doux qui porte sur des faits si sûrs, par lequel on connaît si bien leur corps, qu’on ne se soucie presque plus de leurs mœurs, ni de leur âme, et que les observations relatives à ces deux points, assez importans néanmoins de leur histoire, sont fort négligées, décriées peut-être : car qui est-ce qui applaudit à autre chose qu’à ce qu’il sait et ce qu’il fait ? Je crois voir quelques-uns de mes respectables collègues, et qui me sont les plus chers, sourire à ce que je dis sur les dialogues des corbeaux auxquels il ne connaissent qu’un cri assez vilain.

Je voudrais vivre avec eux aux champs, m’y éclairer de leurs lumières, et les mener aussi quelquefois loin du village dans un sauvage réduit, bien immobiles, bien silencieux, l’œil au guet, l’oreille attentive, un crayon et un petit livre blanc à la main, les corbeaux, ni les autres animaux n’ont pas peur des livres. Là j’inviterais mes dignes amis à étudier la nature vivante, et à noter leur remarques sous son auguste et correcte dictée. Ils apprendraient beaucoup de mots du dictionnaire de plusieurs espèces. C’est un travail long. Les corbeaux m’ont coûté deux hivers, et un grand froid aux pieds et aux mains. — Voici ce que j’ai recueilli de leur cri qu’on croit toujours le même, quand on l’écoute rarement et avec distraction :

Cra, Cré, Cro, Crou, Crouou.
Grass, Gress, Gross, Grouss, Grououss.
Craé, Créa, Croa, Croua, Grouass.
Crao. Créé, Croé, Croué, Croué, Grouess.
Craou, Créo, Croo, Crouo, Grouoss.

Ce sont vingt-cinq mots, leur analogie est très-grammaticale. — Et si nous pensons qu’avec nos dix chiffres arabes, qui sont dix lettres ou dix mots, en les combinant deux à deux, trois à trois, quatre à quatre, on forme et l’on varie à volonté les trois chiffres diplomatiques de cent, de mille, de dix mille caractères ; et que si on les combinait cinq à cinq, on ferait un chiffre de cent mille caractères, ou de beaucoup plus de mots que n’en a aucune langue connues, on aura moins de peine à comprendre que les corbeaux puisse se communiquer leurs idées. — Au reste, je suis loin de penser qu’ils fassent tant de combinaisons, ni même aucune combinaison de leur dictionnaire. Leurs vingt-cinq mots suffisent pour exprimer ici, là, droite, gauche, en avant, halte, pâture, garde à vous, l’homme armé, froid, chaud, partir, je t’aime, moi de même, un nid, et une dizaine d’autres ainsi qu’ils ont à se donner selon leurs besoins.

Ils sont très-raisonnables et très-instruits de ce qui les concerne. La raison et l’instruction de l’homme valent mieux."

(info venant de "Technologies du language")
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